20 Minutes 23/04/24
Entre 1.400 (selon la préfecture) et 3.000 personnes (selon les organisateurs) ont défilé « contre les idées d’extrême droite », mardi à Béziers (Hérault). Robert Ménard (DVD), qui en est le maire, y a été réélu en 2020 au premier tour avec 68,74 % des suffrages exprimés. « On est très contents, l’objectif est dépassé et tout s’est bien passé », estime le responsable de la CGT dans l’Hérault, Serge Ragazzacci.
« Il n’y a pas pire danger pour les travailleurs et les travailleuses que l’extrême droite », a déclaré Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Avec Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, et d’autres responsables syndicaux (Solidaires, UNSA, CFDT…), elle figurait en tête du cortège.
Inviter les électeurs à « ne pas se tromper de colère »
« Partout en France, en Europe et dans le monde, l’extrême droite est la meilleure alliée des puissants parce qu’elle divise les travailleurs entre eux », précise-t-elle. « Le problème en France n’est pas qu’il y a trop d’étrangers, le problème c’est que Bernard Arnault [patron du numéro un mondial du luxe LVMH] a vu sa fortune doubler depuis le Covid-19 », a ajouté la patronne de la CGT.
Elle a invité les électeurs à « ne pas se tromper de colère » lors des élections européennes du 9 juin. Le Rassemblement national de Jordan Bardella est donné largement vainqueur par tous les instituts de sondage, autour de 30 % des intentions de vote. « Ce qui nous inquiète, c’est que le gouvernement applique d’une certaine manière les idées d’extrême droite ». En particulier dans l’éducation « avec le choc des savoirs, les groupes de niveau ou le port de l’uniforme », a déclaré à ses côtés Benoît Teste. « Toutes ces mesures réactionnaires, elles viennent directement de l’extrême droite (…) On est en train de montrer les muscles, de faire du tout répressif, en faisant des discours démagogiques ».
Une « politique de la peur, de la peur de l’autre et de la peur de l’avenir »
« Béziers est une ville aux mains de l’extrême droite avec le maire Robert Ménard, qui, avec des modalités de fonctionnement très populistes, a tendance à beaucoup cacher ses volontés de mettre en place une division des différentes populations dans la ville », a souligné Elisabeth Allain-Moreno. La secrétaire générale du syndicat enseignant SE-Unsa dénonce une « politique de la peur, de la peur de l’autre et de la peur de l’avenir ».
Robert Ménard a instauré, lundi et jusqu’au 30 septembre, un couvre-feu de 23 heures à 6 heures pour les mineurs de moins de 13 ans, dans trois quartiers prioritaires de la ville.