L’UDAP : un service ancré au plus près de son public et des territoires
On le met où ?
L’UDAP (Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine, depuis 2016), ancien Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine (STAP, entre 2010 et 2016), ancien Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine (SDAP, entre 1995 et 2010), ancien Service Départemental de l’Architecture (entre 1978 et 1995), ancienne Agence des Bâtiments de France (avant 1978) est un service qui a souvent changé de nom. Il a dépendu de l’Equipement, puis directement du ministère de la Culture, il dépend maintenant des DRAC … mais en même temps des préfets.
L’impression que donnent parfois les préfets comme les DRAC est que moins ils entendent parler de l’UDAP, mieux ils se portent.
C’était mieux avant ?
L’UDAP, c’est aussi le service de l’Architecte des Bâtiments de France. L’ABF n’a pas changé de nom depuis 1949, même si ses missions ont beaucoup évolué entre temps. Autrefois, l’ABF était un chef d’agence. Il était maître d’œuvre de travaux sur les monuments historiques. Son avis sur les projets en abords était craint et respecté. Doit-on estimer que les UDAP sont condamnées à vivre dans le regret de cette époque ? Certainement pas.
L’expertise patrimoniale et paysagère pour tous
L’UDAP n’est pas une agence poussiéreuse qui continue de faire vivoter de vieilles politiques publiques abandonnées. Elle est en première ligne pour la sobriété énergétique, la transition écologique, les ambitions « bas carbone ». Elle détient la clé d’un retour à l’essentiel, par la compréhension des savoir-faire anciens, « biosourcés », locaux, artisanaux. L’UDAP a un rôle à jouer pour valoriser le bon sens des territoires.
Le désengagement de l’état et le désarroi des collectivités
Le bateau prend l’eau
L’UDAP est citée, dans le rapport Bélaval, comme l’un des derniers services en mesure de fournir un conseil direct aux particuliers. Au contact du grand public, elle est censée déployer dans les territoires une politique culturelle ambitieuse d’envergure nationale, visant la préservation du patrimoine et des espaces protégés. Bel affichage mais, dans la réalité, c’est un service submergé.
On cherche des relais et des alliés, dans les collectivités, auprès des autres services du territoire. Ça marche parfois, mais ça dépend un peu des élus que l’on a en face.
Et pourquoi pas des conventions ?
On palie la crise du recrutement par des vacations de plus en plus nombreuses. Ça fonctionne parfois, mais au bout de trois ans il faut trouver quelqu’un d’autre.
Et pourquoi pas des concours ?
On cherche de quel sujet on pourrait se dessaisir pour alléger la charge. Et soudain un velux, un portail en plastique, une véranda au milieu de la perspective du château.
Et pourquoi pas des moyens ?
La norme et le numérique
Alors on crée de la norme, des règlements, pour aider à la prise de décision. Il convient de citer l’article du SPR dans l’avis, sans quoi les recours pleuvent. Il faut travailler l’acceptabilité de nos expertises.
Et pourquoi pas du soutien politique ?
Alors on dématérialise, pour fluidifier. L’analyse formulée par les agents est noyée dans leur rôle d’instructeur qui applique des protocoles. Sous prétexte de simplification, on accentue la perte de sens pour les missions.
Et pourquoi pas de l’expertise ?
L’UDAP idéale
Des agents
Dans l’UDAP de demain, les agents développent leur compétence et leur expertise. Le plan de carrière ne dépend pas de la « bienveillance » du chef. Le plan de formation ne dépend pas que des « nécessités » de service. Chaque agent peut envisager un projet pour lui et pour porter les politiques en faveur du patrimoine.
Une ambition
Dans l’UDAP de demain, les DRAC et les préfets soutiennent l’expertise de leurs services. Ils déploient une vision politique claire, celle d’une politique culturelle patrimoniale présente partout, dans tous les territoires, indépendamment de la richesse locale ou des moyens des collectivités.
Une responsabilité
Dans l’UDAP idéale, chacun assume ses responsabilités à son niveau, sans glissement de tâches, sans tentative d’intimidation pour modifier une expertise. Les agents sont liés au DRAC via leur chef de service, sans un niveau de hiérarchie intermédiaire qui éloigne toujours plus la direction des problématiques de terrain.
Alors, si le projet pour les UDAP consiste à continuer de fusionner entre départements pour faire soi-disant mieux avec moins, s’il s’agit d’embaucher massivement des contractuels, voire des architectes libéraux et de leur donner la signature d’ABF, si l’on continue à maintenir les agents des années durant sans formation et sans projet de carrière, si l’on se contente de générer toujours plus de hiérarchie asphyxiante, comme le préfigure l’organisation du SRAEP d’Ile de France, la FSU Culture dira non !
Nous exigeons des UDAP indépendantes dans leurs expertises, mais connectées à leurs DRAC et au ministère, des opportunités d’évolution et de formation pour chacun, des circulaires et des organigrammes clairs permettant de préciser les missions de chacun, sans glissements de tâches, sans ambiguïtés, des relais RH et professionnels de proximité, une réaction de la hiérarchie face au management toxique pour que les agents des UDAP ne soient plus isolés dans leurs services mais, au contraire, soient acteurs et moteurs de la transition qui s’amorce vers une meilleure compréhension des richesses de nos territoires.
Agents des UDAP, ne vous trompez pas, votez pour la FSU Culture