S’abstenir, c’est s’affaiblir

Du 1er au 8 décembre, vous êtes invités à voter aux élections professionnelles.

Hélas vous y êtes invités… plutôt mollement par l’autorité politique qu’on a connue un peu plus impliquée dans le processus électoral et son attrait auprès des agents. Entre les collègues qui n’ont pas reçu leurs codes (c’était le cas de 11 % de ceux qui ont répondu à notre enquête le 17 novembre dernier, mais apparemment le service des ressources humaines a l’air de veiller au grain), ceux qui nous disent : « je n’ai pas confiance dans le vote électronique donc je ne voterai pas » et ceux qui ont du mal avec l’informatique, on peut redouter une abstention encore plus forte qu’en 2018.

L’abstention, est-ce grave ?
Ce sont vos représentants que vous êtes invités à élire, ce ne sont pas des inconnus ni des anonymes mais des collègues qui ont décidé qu’elles et ils allaient pendant quatre ans employer une partie de leur temps à se mettre à votre service, à défendre vos métiers, vos missions, vos carrières. Un taux de participation qui s’effondre est un vrai problème démocratique. Cela n’empêchera pas les candidats d’être élus mais leur poids face à l’administration en sera amoindri, ce sera une vraie faiblesse ; une vraie mauvaise nouvelle pour vous.

Quel que soit le syndicat dont vous vous sentez le plus proche, il est donc de votre intérêt de participer au vote, aussi bien pour votre CAP ou votre CCP que pour votre CSA local et, bien sûr, pour le CSA ministériel. Concernant ce dernier, il faut garder à l’esprit que les moyens syndicaux donnés aux organisations (moyens consistant en jours de décharge et en postes de travail, pas en argent) dépendent de la proportion de voix que chaque syndicat aura obtenue.
Et comme ce sont ces moyens syndicaux qui vont permettre à un syndicat de vous répondre si vous avez une question ou de vous défendre en cas de coup dur, c’est votre affaire. Voter est dans votre intérêt. C’est à vous de déterminer lequel des syndicats qui se présentent est le plus susceptible de vous représenter, et, le cas échéant, de vous défendre.
Là encore, un faible taux n’aura pas d’incidence sur la somme totale des moyens distribués, en revanche la démocratie a tout à gagner à ce que la manière de répartir cette enveloppe réponde à l’avis du plus grand nombre possible d’électeurs.

La FSU Culture un syndicat de transformation sociale
Les candidats s’engagent dans cette aventure sous la bannière de l’une ou l’autre des organisations syndicales du ministère. Ces organisations vous les connaissez, elles partagent toutes un certain nombre de mandats généraux (défense du service public, du statut, des retraites, de la protection sociale, de l’égalité salariale…), mais leur histoire, leur identité et leurs orientations diffèrent entre elles. De ce fait, elles peuvent avoir – et c’est normal – des divergences sur l’application de ces mandats généraux et sur la ligne à tenir par rapport aux orientations portées à un moment donné par le pouvoir politique et la hiérarchie.

C’est pour cette raison que, parallèlement à la campagne électorale, la FSU Culture a choisi d’expliquer, au travers de petits clips de trois minutes, l’histoire du mouvement syndical et l’impact de cette histoire sur le paysage syndical actuel.

Il existe deux familles du syndicalisme français. Celle qui rassemble les syndicats de transformation sociale, parfois dits « de lutte », nous paraît la mieux à même de résister aux attaques que les gouvernements successifs mènent depuis des années contre le modèle social français.

Ainsi,
Nous ne nous ferons jamais les complices de réformes qui mettent à mal l’éducation et la santé, qui s’attaquent aux retraites, à la protection sociale, et qui restreignent les libertés publiques.

Nous rejetons la conception d’une démocratie tronquée, d’un gouvernement des experts qui affaiblit le débat démocratique et la liberté d’expression.

Les fables, relayées par les médias (il faut « travailler plus pour gagner plus », on ne peut pas indexer les salaires sur l’inflation, il faut faire confiance au « ruissellement »), constituent un véritable poison idéologique qui engage à considérer les chômeurs comme des bons à rien et les fonctionnaires comme des feignants, ou des privilégiés, ou les deux…

Voter pour un syndicat de transformation sociale, c’est affirmer sa prise de distance par rapport à cette vision du monde. C’est aussi refuser les petits arrangements proposés par le pouvoir politique (à chaque réforme, on laisse tomber ici ou là quelques miettes pour tenter d’obtenir la signature d’un accord catastrophique pour les agents).

Notre conception du service public est exigeante
Parmi les syndicats de transformation sociale, la FSU a la particularité d’être une fédération créée par des agents publics pour des agents publics. À travers l’ensemble de ses syndicats, elle défend une conception exigeante du service public. « Au service de tous les publics », une école, un hôpital ou un tribunal ne sont pas des entreprises, un musée non plus !

Certes, le champ culturel est complexe, et les « industries culturelles » (le cinéma, la presse, l’édition…) relèvent en toute légitimité du secteur privé, mais les logiques de rentabilité doivent être tempérées par des logiques relevant de l’intérêt général.
Or c’est le rôle du service public culturel, et au cœur de ce dernier du ministère de la Culture, de maintenir cet équilibre. Comme c’est son rôle de garantir un égal accès aux pratiques et aux œuvres, qu’il intervienne directement comme opérateur (les musées nationaux) ou qu’il anime des réseaux.

C’est cette conception de nos métiers et de nos missions qui anime la FSU Culture : la Culture, comme l’Éducation, est un bien commun, et la Culture, comme l’Éducation, doit être considérée comme un facteur d’émancipation, pas comme un objet de consommation.

Nous sommes des « agents » du ministère de la Culture
Nous sommes tous, selon des modalités diverses, au service du public, et les valeurs du service public (égalité, neutralité, continuité, etc.) sont au fondement du statut général de la Fonction publique que nous défendons contre les entreprises de destruction qui depuis des années le menacent. Ces principes ont chez nous une résonance particulière car ils entrent en écho avec une conception généreuse de la Culture, pas une conception figée, étroite et mercantile.

Les orientations du ministère doivent répondre à des exigences de justice sociale et à un idéal de démocratie culturelle. Agents du ministère, nous avons notre mot à dire sur ces questions. Quant à l’organisation du ministère, elle doit être discutée et construite en interne, par les directions et les personnels, pas par des cabinets de conseil.

La vie professionnelle des agents doit être à la mesure de ces principes : dans un domaine aussi passionnant que la Culture, on est en droit d’exiger des carrières certes correctement rémunérées (c’est bien le moins, ce n’est pas parce que c’est intéressant qu’il faut moins nous payer) mais également épanouissantes, à l’abri de l’arbitraire, des violences managériales et des travers organisationnels qui nous cassent les pieds au quotidien.

Tels sont les principes que défend la FSU Culture. En votant pour les collègues qui se présentent sur nos listes, ce sont ces conceptions du service public et de la Culture que vous soutenez.