La campagne présidentielle de Marine Le Pen avance masquée et mensongère : ce n’est pas le Front National, c’est un parti républicain ; ce n’est pas l’héritière Le Pen, c’est la souriante Marine ; ce n’est pas l’extrême droite, c’est la France apaisée, ce n’est pas au nom de la tradition autoritaire et conservatrice, c’est au nom du peuple…
Disparue la flamme tricolore, directement héritée des néo fascistes du MSI italien. Place au nouveau logo de la campagne, la rose bleue. Marine Le Pen assure l’avoir choisi ‘d’instinct, comme une évidence’ car ‘la rose bleue, dans le langage des fleurs, c’est rendre possible l’impossible’.
Simple logo ? Certainement pas. Tout le projet politique du nouveau FN peut se lire dans ce motif : une rose, bleue, sans épines, acérée, horizontale…
Une rose bleue : captation évidente de la rose du PS, mais mise à la couleur traditionnelle des partis de droite.
Bleue comme la campagne Bleu Marine qui devient la seule référence et se superpose aux partis qu’elle a pour habitude de confondre dans les sigle UMPS.
Interprétation revendiquée par l’équipe de campagne : « Les gens peuvent voir dans la rose un symbole de la gauche et dans le bleu un symbole de la droite… Et c’est le sens du projet politique de Marine Le Pen ».
Une rose sans épines ? C’est ce que tente de vendre le FN dans sa communication récente : « un logo gentiment transgressif ». Oublié le parti d’extrême droite, raciste et négationniste. Il se présente désormais comme un parti démocratique, œuvrant pour une France apaisée…
Mais le motif est clair : c’est une rose en forme de dague ou de fleuret, une rose offensive, présentée à l’horizontale, en position d’attaque. Une rose épée.
Et c’est bien sûr le rappel des valeurs de la Vieille France, et les renvois sont multiples : la rose et le bleu de la vierge Marie ; la rose d’or et l’estoc donnés par le pape aux grands de ce monde ; le bleu des rois de France ; la canne épée des Croix de Feu en 1934… un signal donné à l’électorat ultra conservateur qui reste le socle du FN.
Ce logo est tout sauf apaisé. Le FN est en campagne, une campagne agressive qu’il veut gagner à tout prix.