Depuis 15 ans les directeurs se succèdent au C2RMF et il en est de même des projets d’établissement, de service, d’organigrammes qui systématiquement n’aboutissent pas. Le dernier projet de service a commencé il y a 5 ans ! La situation actuelle est très préoccupante, les agents sont épuisés par ce type de gouvernance basé sur l’autorité et non pas sur les programmes de recherche et de restauration ni sur le dialogue avec les agents et leurs représentants.
Pressions, gestion opaque, mise en opposition des personnels, favoritisme, liens d’intérêt, accaparation des moyens et des décisions, règles variables selon les agents, organigramme parallèle, mises à l’écart, recrutements bloqués ou biaisés… sont devenus le quotidien. En outre, les agissements sexistes se multiplient sans retenue.
Las, les faits et les signaux sont implacables. Depuis 2017 dans l’ensemble du C2RMF, les Risques Psycho-Sociaux, ne sont plus de simples risques mais des situations bien réelles : augmentation des congés maladie, démissions, mutations, départs provoqués, accidents du travail, démarches aux tribunaux… Les nouvelles recrues et certains des proches collaborateurs de la direction n’ont pas tenu longtemps face à ce management toxique et ont préféré fuir. Les alertes de la médecine de prévention sont restées sans effet. Le travail quotidien ne repose plus que sur la motivation des agents qui arrivent encore à travailler en dépit de la structure.
Des bouleversements vont avoir lieu au printemps avec les départs quasi simultanés du directeur du département recherche, de la directrice du département restauration et de la directrice du centre, on est en droit de s’inquiéter de cette atmosphère de fin de règne assez chaotique. Le dernier projet d’établissement peut déjà être considéré comme obsolète avant même son hypothétique sortie. Un nouvel organigramme clandestin a même été mis en place dans certains services sans aucune information. Comment le projet d’établissement élaboré en catimini avant la crise, par une direction déconnectée des réalités et dans le déni peut-il intégrer les problématiques actuelles et les enjeux du futur ? Il est important que le prochain directeur puisse mettre en place sa nouvelle équipe sans subir les choix du passé.
Bref, un SCN à la dérive, qui n’a plus d’objectifs lisibles (cf. le dernier rapport d’activité qui date de 2017), une direction retranchée dans sa tour d’ivoire, des directives ministérielles difficilement appliquées, un personnel déboussolé et moralement épuisé… Pour tout cela, le choix et la préparation de l’arrivée du prochain(e) directeur(trice) d’établissement, qui devra pouvoir choisir lui-même son équipe pour mener à bien un vrai projet collectif, sont urgents.
La situation depuis le mois de mars aurait pu permettre de réfléchir aux évolutions nécessaires pour faire enfin passer le C2RMF au IIIème millénaire. Il est indispensable de repenser tous ensemble nos métiers en y intégrant pleinement le télétravail, de revoir l’organisation de chaque service et des services entre eux pour améliorer les conditions de travail individuelles et collectives. La passion de nos métiers nous fait encore tenir mais plus pour longtemps. Oui, on peut vraiment s’inquiéter pour l’avenir du C2RMF.
Nous voulons un véritable avenir pour le Centre et ses agents.