On pourrait imaginer que le ministère de la Culture a encore quelques notions de savoir-vivre et qu’il sait réserver un accueil chaleureux aux lauréats d’un concours qu’il organise. Que les lauréats, aussi bien ceux du concours interne qui sont déjà en poste que ceux qui vont nous rejoindre, aient le sentiment que, après avoir passé un concours, il sont enfin arrivés quelque part, et de préférence quelque part où ils se sentent les bienvenus.
Et bien rien du tout, ça c’était avant. Désormais le ministère maltraite les lauréats, du moins ceux issus des concours recherche, comme ceux des concours métiers d’art et de la filière technique. Aucune considération, aucune écoute, des nominations brutales. Vraiment, ça donne envie de venir travailler à la Culture…
Les problèmes sont variés et, nous l’avons dit maintes fois, pas un concours ne se déroule normalement : non respect des calendriers, mauvaise information sur le déroulement des épreuves et les postes ouverts, problèmes d’inscriptions, de composition des dossiers et des jurys, contenu des épreuves, défaut d’accompagnement des candidats et des affectations des lauréats…
Depuis plusieurs années, la FSU Culture alerte sur les difficultés rencontrées pour la programmation, l’organisation et la réalisation des concours. Et on dirait que le ministère s’en fiche.
Le récent concours d’ingénieurs d’études était attendu depuis 2016.
D’abord annoncé en 2018, plusieurs fois reporté, le concours a finalement été ouvert en octobre 2022 … pour une affectation au 1er avril 2024.
Les résultats ont été publiés début novembre, mais il a fallu attendre le 18 décembre pour que le ministère envoie à chacun des 42 lauréat une unique proposition de poste. A prendre ou à laisser.
- Acceptation, ou refus du bénéfice du concours.
- Et réponse obligatoire avant le 27 décembre.
- Oubliée la trêve des confiseurs.
Le ministère a eu besoin de sept ans pour organiser ce concours.
Les lauréats ont neuf jours pour se décider. La plupart des lauréats d’un tel concours d’ingénieur d’études sont des collègues qui ont déjà un parcours professionnel, certains ont des engagements et d’autres des contraintes familiales.
Après la tergiversation, notre ministère a choisi la précipitation.
- Le choix d’une affectation dans une autre région, parfois lointaine, pour certains dans une DAC ultramarine, ne peut se faire dans la précipitation.
- De nombreux lauréats se voient proposer une affectation avec une fiche de poste qui n’est pas en adéquation avec leur spécialité.
- Ces derniers ont besoin d’un minimum de temps pour échanger avec des collègues ou avec les chefs des services dit affectataires.
- Certains lauréats bien classés ont déjà compris que d’autres, moins bien classés, se sont vu proposer un poste qu’ils espéraient.
Nous espérons que cette précipitation stressante n’a pas pour objectif de tenter d’éviter les recours et les demandes d’arbitrage.
Nous craignons également que certains lauréats soient déjà en congé (ce qui assez fréquent, par exemple pour les archéologues) et ne découvrent leur unique proposition d’affectation que trop tard.
Cette précipitation n’a pas lieu d’être.
Les agents des bureaux de gestion du SRH ont également droit à des congés, pas sûr qu’ils soient très nombreux entre Noël et le jour de l’An pour réceptionner et traiter les dossiers des lauréats.
Pour toutes ces raisons, il nous semble raisonnable de prolonger les délais de réponse au mois de janvier ; les prises de poste ayant été fixées au 1er avril, l’administration aura tout le temps nécessaire à la constitution des dossiers.
La FSU Culture demande donc au ministère de prolonger d’au moins trois semaines le délai de réponse pour les lauréats.
Pour vous prouver que l’on n’invente rien, voici ci-dessous le courrier que les heureux lauréats du concours interne ont reçu hier:
Bonjour Monsieur,
Vous êtes lauréat du concours interne d’ingénieur d’études organisé par le ministère de la Culture.
Vous êtes lauréat du concours interne d’ingénieur d’études organisé par le ministère de la Culture.
Votre nomination interviendra le 1er avril 2024 sur le poste dont la fiche vous a été adressée le 13 décembre dernier par le bureau des concours (XXXXXX XXXXXXXXX).
Je vous remercie de me confirmer votre accord impérativement pour le 27 décembre 2023 par retour de la fiche d’acceptation ci-jointe aux adresses électroniques suivantes :
XXXXXXXX.XXXXXX@culture.gouv.fr
XXXXXX.XXXXXXXX@culture.gouv.fr
En cas de refus de votre part, je vous rappelle que ce choix est irrévocable et un candidat de la liste complémentaire sera appelé. Le ministère ne vous proposera pas de second poste.
Je vous invite à lire le document intitulé « vade-mecum » qui vous apportera des précisions sur les démarches qu’il vous appartient d’effectuer pour nous permettre de vous recruter.
Le bureau des agents de catégorie A et des agents contractuels reste à votre disposition pour tout complément d’information.
Bien cordialement