Il y a un an, en mai 2024, avait lieu l’enquête du cabinet Physiofirm qui révélait un inquiétant état de souffrance au travail de nombreux agents et agentes de la Bibliothèque publique d’information (Bpi) ainsi qu’un grand nombre de risques psychosociaux liés au style de management autoritaire de la direction.
Le cabinet pointait également des manquements graves, comme le fait que la Bpi n’avait pas eu de mise à jour du Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels (DUERP), depuis cinq ans.
Suite aux conclusions de ce rapport, la direction s’était engagée à mettre en place un plan de résorption des risques psychosociaux. Or, depuis presque un an, et malgré ces annonces, rien de concret n’a été engagé : les personnels de la Bpi sont exactement dans la même situation qu’avant l’enquête. Plus grave encore, des agentes et agents ayant produit des signalements pour harcèlement ont été maintenus dans leurs services sans aucune mesure visant à les protéger et leur permettre de travailler sereinement.
En outre, le mal-être au sein de l’établissement se perçoit à travers le « turn over » important de personnel, titulaire comme contractuel, qui reste de moins en moins longtemps dans l’établissement. Le cabinet Physiofirm constatait ainsi pour la seule années 2023 un renouvèlement de presque 20% des effectifs.
Une direction autiste
A tout cela s’ajoutait le fait qu’en 2024 la direction ne respectait toujours pas la loi de 2022 sur les emplois permanents à temps incomplets des personnels contractuels de rangement, d’accueil et de bulletinage. En outre, elle continuait à imposer des contrats à durée déterminée de neuf mois non renouvelables, payés à des taux horaires très défavorables, ce qui maintenait les contractuels dans des situations particulièrement précaires. Il aura fallu plusieurs mouvements de grève et une mobilisation déterminée des contractuels pour que la direction accepte de mettre en place des contrats dans le respect de la loi de 2022.
D’une façon générale, la direction de la Bpi prend des décisions de manière unilatérale, sans aucune concertation, n’hésitant pas dans de nombreux cas à contourner les procédures et règlements des services publics, le droit du travail (non-paiement d’heures supplémentaires) et l’organisation du travail. Ainsi a-t-elle décidé de la fusion des services « achats » et « maintenance des collections », supprimant un poste de chef de service en dehors de tout cadre réglementaire, et contre l’avis non seulement de l’ensemble des syndicats mais aussi du directeur du département de ces services. Les représentants au sein des instances CSA et FS-CSA de la Bpi ne sont pas respectés, le dialogue y est quasiment impossible.
Un ministère aux fraises
Le SNAC FSU (FSU Culture) a alors informé le ministère de la Culture – et ses ministres successives – de ces situations, pointant en particulier les risques psychosociaux lors des CSA et FS-CSA ministériels. Le ministère n’engageant aucune mesure pour palier, entre autres, l’explosion des risques psychosociaux, les syndicats réunis lors du CSA ministériel du 18 octobre 2024 ont voté à l’unanimité une motion réclamant qu’une demande d’inspection de l’IGAC soit diligentée.
Malgré ces nombreuses alertes faites à la direction et au ministère, aucune action concrète n’a été engagée pour soulager le mal-être d’agents et d’agentes qui n’arrivent plus à se projeter dans un avenir à la Bpi et finissent par quitter l’établissement. La seule réponse aux nombreuses relances du SNAC-FSU (FSU Culture) est que « l’inspection de l’IGAC va se faire… ». Mais depuis octobre ça fait long… que faut-il pour que le ministère et sa ministre assume son rôle de tutelle ? Un drame ? Une nouvelle ministre ?
Le SNAC-FSU (FSU Culture), insiste une nouvelle fois pour que la tutelle assume ses responsabilités et que l’enquête de l’IGAC soit effectivement mise sur les rails.
