Si nous ne devions participer qu’à une seule manifestation,
mobilisons-nous demain, mercredi 15 mars,
pour montrer que cette fois, ça ne passe pas et que ça ne passera pas.
Une réforme injuste pour tous
Le gouvernement prend le prétexte d’un déficit de 7,5 milliards d’euros pour 2023 pour imposer cette contre réforme et décide de faire payer aux salarié.e.s les cadeaux faits à la finance.
7,5 milliards cela paraît beaucoup.
Sauf si on sait que le précédent projet de loi de finances de la Sécurité sociale a permis aux employeurs des exonérations de cotisations pour un montant de 70 à 80 milliards d’euros !
Et ce seulement pour l’année 2022…
Porter l’âge de la retraité à 64 ans, c’est frapper de plein fouet les salarié⋅e⋅s qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, ceux dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population. C’est aggraver la précarité de celles et ceux qui ne sont déjà plus en emploi avant leur retraite. C’est renforcer encore les inégalités femmes-hommes.
Porter plus rapidement à 43 ans la durée de cotisation nécessaire pénalisera automatiquement tous les salarié⋅e⋅s qui ont commencé à cotiser tardivement.
Nous pouvons encore gagner !
Le mouvement ne faiblit pas, avec des manifestations historiques dans de très nombreuses villes y compris les plus petites et des chiffres de grève impressionnants dans de nombreux secteurs du public et du privé, après plus d’un mois et demi de mobilisation.
Avec des blocages et des grèves reconduites depuis le 7 mars à la SNCF, à EDF, dans les raffineries, dans les transports, dans le secteur du nettoyage, dans la filière portuaire, dans le secteur de la logistique et dans le secteur culturel (BPI, écoles d’art…).
Avec des centaines de blocages et de nombreuses actions, interprofessionnelles ou non, dans le public comme dans les entreprises privées.
Avec une intersyndicale unie comme jamais depuis 50 ans.
C’est loin d’être gagné pour le gouvernement !
Le gouvernement a perdu la bataille de l’opinion : la réforme est massivement rejetée et les mobilisations sont massivement soutenues.
Il a perdu dans la rue, puisque les mobilisations ne faiblissent pas.
Les journées de mobilisations de la semaine passée (7, 8 et 11 mars) ont donné lieu à des manifestations massives dans tout le pays.
Il a perdu à l’Assemblée, et s’il semble avoir remporté une manche au Sénat, c’est uniquement en laissant la main à la droite réactionnaire.
En tordant le bras aux institutions, en empilant les dispositifs d’exceptions (projet de loi de finance rectificative, article 47-1 à l’assemblée nationale, articles 38 puis 44-3 au Sénat, et pour finir la menace du 49-3…) le gouvernement démontre sa brutalité institutionnelle.
Le texte doit encore passer en commission mixte paritaire mercredi avant de retourner à l’Assemblée nationale. Montrons à nouveau notre détermination.
Le report de l’âge légal de départ n’est pas un ajustement technique, ni une simple mesure budgétaire, c’est un projet politique qui vise à maintenir les privilèges d’une minorité au détriment de tout le reste de la population.
La séquence que nous vivons dépasse la simple question des retraites : nous traversons un moment de rupture avec la démocratie libérale, annonciateur, si la logique de la force devait prévaloir, de l’avènement au pouvoir de l’extrême-droite.
Grève. Blocages. Manifestations partout.
Et demain 15 mars, à Paris, toutes et tous à Invalides à 14h00 en direction de Place d’Italie, pour une manifestation très scrutée à l’heure de la Commission mixte paritaire