Intersyndical : Audition par la mission IGAC. Enquête administrative, Vol du 19 octobre 2025 au musée du Louvre

Dans le cadre de l’enquête administrative flash ouverte à la suite du vol survenu le 19 octobre au musée du Louvre, la mission de l’Inspection générale des affaires culturelles (IGAC) a reçu les organisations syndicales représentatives au ministère de la Culture. Cette audition s’inscrit dans un calendrier particulièrement resserré — une dizaine de jours seulement — visant à établir un diagnostic circonstancié des conditions de sûreté, des modes de pilotage et des facteurs humains ayant pu contribuer à l’événement.

L’intersyndicale a rappelé, en ouverture, que l’objectif de sa participation était de contribuer à la recherche de la vérité et à l’amélioration durable du dispositif de sûreté, dans le respect des personnels. Elle a insisté sur la nécessité d’une enquête contradictoire permettant la pleine expression des agents de tous niveaux et transparente s’agissant des conclusions qui en résulteront.

Principaux constats :

  1. Sous-dimensionnement humain et organisationnel :
    Des effectifs très insuffisants pour garantir une couverture et une ouverture complète de toutes les salles permettant une rotation viable des agents.
  2. Surfréquentation structurelle :
    Flux continus et événements privés s’ajoutant aux contraintes quotidiennes, aggravant la charge de travail et les expositions aux risques de toutes natures, dégradations comme vols. 
  3. Défaillances techniques :
    Systèmes d’alarme et de vidéosurveillance défaillants, zones blanches de communication radio et téléphoniques, maintenance inégale.
  4. Pilotage déficient et management vertical descendant
    Manque d’anticipation, décisions tardives, faible circulation de l’information, absence de retours d’expérience, absence de prise en compte des remontées des agents.
  5. Climat social de défiance :
    Perte de repères, sentiment d’abandon, non réponses aux alertes, précarisation croissante des conditions de travail, travestissement de la vérité.

L’intersyndicale a revendiqué :

  • La publication intégrale du rapport IGAC, assortie d’un plan d’action, d’un calendrier et d’un comité de suivi associant les représentants du personnel ;
  • Des mesures de sûreté immédiates (remise à niveau technique, couverture radio et téléphonique, protocoles d’alerte unifiés) ;
  • La protection des agents pendant toute la durée de l’enquête (aucune sanction disciplinaire, accès au soutien psychologique) ;
  • La création d’emploi de titulaires dans la filière accueil, sécurité et magasinage au niveau de 2012 soit + 500 agents
  • L’ouverture d’un dialogue social régulier sur la sûreté et les conditions de travail dans l’ensemble des établissements patrimoniaux ;
  • Une réflexion globale sur les modes de management en vue d’une plus grande participation des agents aux décisions qui concernent l’organisation du travail

L’intersyndicale a rappelé que la sûreté des sites patrimoniaux ne peut être une variable de régulation budgétaire mais constitue une mission régalienne du service public culturel.

Elle a exprimé son exigence d’un plan pluriannuel d’emplois et d’un pilotage partagé, garantissant que les moyens suivent les ambitions affichées.


Elle restera vigilante quant à la restitution du rapport et à la mise en œuvre effective de ses recommandations.

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