Pour dénoncer la dégradation du service rendu au public et des conditions de travail, le personnel réuni en assemblée générale le 10 juin a voté la grève pour mercredi 16 juin. Fait inédit à la Bpi, la directrice a choisi de briser le mouvement en remplaçant certains agents grévistes par des membres de son comité de direction, laissant même des bureaux d’accueil sous la seule responsabilité de vacataires. Elle a ouvert la bibliothèque en assumant des conditions d’accueil déplorables. Elle n’a pas hésité à bafouer le droit de grève pour fêter à sa façon la nouvelle entrée de la Bpi. Nous dénonçons fermement ce procédé et ce déni de droit, qui montre au grand jour le mépris et la défiance de la direction envers les personnels.
Le personnel de la Bpi vient de connaître une année avec des modifications permanentes dans l’organisation du travail sans réflexion globale et sans concertation (fonctionnement, horaires, organisation des bureaux d’accueil, ouvertures au public dégradées). Les décisions arbitraires, prises dans l’urgence et imposées de façon autoritaire, engendrent un malaise général et de nombreux risques psycho-sociaux au sein du personnel. Malgré les multiples alertes concernant la souffrance au travail exprimées lors de comités hygiène et sécurité et des comités techniques, la direction a systématiquement renvoyé chacun à sa situation individuelle.
Le retour à une entrée commune des publics (usagers de la Bpi et du musée) par la piazza, comme à l’origine, était attendu et souhaité de tous.
Mais cette nouvelle entrée s’accompagne d’une diminution du nombre d’agents titulaires au “bureau d’information générale” qui en comptait deux, à un seul, alors que ce bureau a en charge : la sortie de la bibliothèque, les collections « emploi, formation, concours, BD, jeux vidéos, vie pratique », les réponses téléphoniques, les objets trouvés, la réservation en présentiel, les loges réservées aux personnes porteuses de handicaps, etc. La seule proposition de la direction est de mettre un vacataire en renfort à certaines heures de la journée, alors que le personnel demande le maintien de deux agents titulaires postés, afin d’assurer une qualité d’accueil et de sécurité pour tous.
Alors que la Bpi accueille des usagers aux profils les plus divers et parfois fragiles, la décision de supprimer un agent sur l’ensemble des plages du bureau d’information du niveau 1 suscite une réelle inquiétude. A l’heure où la Bpi doit défendre son existence au sein du Centre Pompidou, la direction nous demande d’accepter les conséquences des réductions d’effectifs et d’assumer une Bpi dégradée tout en prétendant vouloir la sauver. Nous nous inquiétons de la gestion et des agissements de cette direction, alors que la Bpi a besoin de sens pour réaffirmer de façon pérenne ses missions et son rôle fondamental dans la politique nationale du livre et de la lecture.
Le personnel, conscient des enjeux et du rôle de la bibliothèque publique d’information, se mobilise pour assurer l’avenir de l’établissement et pour garantir la qualité de ses missions au service du public.
Le SNAC FSU Bpi
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