Dans le cadre de sa prise de fonction, le président Gaëtan Bruel a souhaité rencontrer les représentants du personnel mercredi 26 février. Celui-ci a salué le travail de la secrétaire général, indiquant par ailleurs que « parler à Mme Thomas, secrétaire générale, c’était lui parler. »
Les propos introductifs à nos échanges ont mis en avant les difficultés rencontrées par la mise en œuvre de la plateforme CNC MesAides. M. Bruel entend faire de ce chantier sa priorité pour le résoudre et participer à certaines réunions avec les prestataires. Puis il a laissé la parole aux RP pour énoncer leurs revendications.
La FSU a souhaité introduire son propos avec le bilan du précédent mandat. Trois points jugés importants ont été mis en avant :
- Le maintien de la gestion des taxes affectées par le CNC
- L’entrée des plateformes étrangères dans les dispositifs de soutien.
- Les perspectives de France 2030.
Nous avons ensuite présenté les principes de notre syndicat et de la section FSU-Culture du CNC : celui-ci n’est pas un syndicat de cogestion mais d’affirmation des droits des agents et d’amélioration de leurs conditions de travail conformément aux principes du service public.
Nous avons souhaité attirer l’attention du Président sur les points suivants :
- Le recours croissant aux prestataires extérieurs
Il n’est pas normal que certaines missions stratégiques du Centre soient externalisées ; il est urgent d’internaliser les compétences – notamment informatique et technique – en appliquant les directives ministérielles en la matière. Le recrutement du responsable de la sécurité informatique toujours en cours est problématique. Lorsqu’on parle aujourd’hui de « souveraineté numérique » sur nos outils de travail et nos données, il est essentiel de la mettre en œuvre et de la préserver sans l’offrir à des prestataires dont les modèles ne sont dédiés qu’au profit.
Cette dépendance coûteuse vis-à-vis des prestataires externes est également évidente à Bois d’Arcy avec la base de données Garance qui risque de faire perdre toute crédibilité au CNC en cas d’interconnexions avec les cinémathèques. Concernant le laboratoire, l’activité photochimique est à l’arrêt depuis 2017 (cf. rapport de la Cour des comptes page 74) ; depuis 2019 la situation du laboratoire s’est aggravée à plusieurs les niveaux. La Cour des comptes mentionne sur la Direction du patrimoine : « En conclusion, il parait nécessaire que le CNC prenne des mesures volontaristes afin de remplir correctement ses missions de conservation et de valorisation du patrimoine cinématographique telles que définies par la loi. » (page 77).
Le président a réagi sur ces points en indiquant qu’effectivement le CNC est composé de deux sites : Raspail à Paris et Bois d’Arcy dans les Yvelines, où il se rendra très prochainement pour y partager un moment de convivialité avec les agents. Historien de formation, il s’est dit très attaché au patrimoine. Sur le principe de l’externalisation, il se déclare contre son recours systématique, mais étant donné que nous faisons face à des réductions d’ETP de la part de Bercy pour respecter les critères de Maastricht, nous ne pourrons probablement pas faire autrement. Il fera tout pour obtenir de nouveaux postes, mais actuellement nous ne faisons que chercher à conserver les nôtres. Il salue sur ce point le travail remarquable du directeur général M. Henrard qui ne ménage pas ses efforts.
- Les dysfonctionnements de la plateforme CNC MesAides
Nous avons exposé en détail les difficultés rencontrées par l’ensemble des agents de la direction de l’audiovisuel depuis le déploiement de l’outil en juin 2023. Un cabinet externe a été missionné pour identifier les nombreux bugs et faire des propositions concrètes et rapides d’évolutions. Les restitutions du prestataire se sont faites cette semaine auprès de l’ensemble des agents de la DA. Sur ces problèmes informatiques, Mme la secrétaire générale a reconnu des difficultés réelles mais a pris en exemple le succès du RCA qui a fait gagner du temps aux professionnels. Nous avons répondu sur ce point que ce succès avait créé d’autres problèmes, notamment sur l’identification des données.
Gaëtan Bruel a conclu cette première rencontre en affirmant sa préoccupation d’agir pour l’écologie et les VSS : là-dessus, il indique que l’administration doit montrer l’exemple ; il participera donc à une formation à ce sujet prochainement.
