Communiqué de la section SNAC-FSU de la DRAC de Nantes à l’occasion de la visite de la DRAC par la Ministre de la Culture le vendredi 23 juin 2017.
Rencontre SNAC-FSU / Mme la Ministre de la Culture
[/Nantes, le 23 juin 2017 – 15h00/]
Madame la Ministre,
Vous êtes venue jusqu’à votre direction régionale et nous vous en remercions. Nous souhaitons évoquer rapidement avec vous quelques uns des sujets qui nous préoccupent en DRAC Pays-de-la-Loire, lesquels trouvent sans aucun doute écho ailleurs au sein du Ministère :
Changer l’organisation des services, avec des moyens à la hauteur de l’ambition :
La DRAC doit s’adapter aux évolutions de la société. Les agents en sont conscients. Ce changement prend ici la forme d’un projet de service ancien, recyclé l’année dernière et encore en cours de configuration. Il entraîne la création de « Pôles » qui rajoutent un nouveau niveau hiérarchique, lequel s’il satisfait la vision géométrique de l’organigramme depuis la préfecture, a des effets délétères localement, notamment par le déclassement de services (et de chefs de services) ainsi que le cumul de responsabilités ou de fonctions au sein des services. La surcharge de travail provoquée par la mise en place de nouvelle hiérarchie à effectif constant crée un chaos ambiant peu propice à l’objectif de transversalité qui sous-tend officiellement la création de ces Pôles.
La gouvernance de ce projet de service est également mal vécue par les agents qui ont participé volontiers à de nombreux groupes de travail pour n’en trouver que fort peu d’écho dans le résultat final. Quel crédit accorder à un travail basé sur trois pôles, réduits finalement à deux… sans explication de cet exotisme local ni des autres choix effectués.
Faute de communication, volontaire ou involontaire, l’impression de temps perdu et de concertation vaine est récurrent. L’inadéquation entre l’ambition des objectifs et les moyens pour y arriver provoque des pratiques dans l’urgence générant du stress inutile. Ceci indique une action managériale qui n’a pas les moyens de ses ambitions et laisse rêveur sachant que notre région n’a pas été fusionnée avec une autre.
Il nous semblerait par ailleurs souhaitable que l’évolution de l’organisation des services soit conçue comme un processus d’évolution continue et non pas sous la forme de changements brutaux, répétitifs, sans moyens suffisants.
Un dialogue social respectueux des instances représentant le personnel :
De manière générale l’administration a du mal à assumer l’organisation des instances de dialogue social (CT, CHSCT), par manque de moyens notamment au regard des ambitions affichées telles le projet de service. Ceci semble mener à des pratiques surprenantes (ex : postes non publiés à la BIEP, problème de PV de réunion, etc.) qui entretiennent un délitement du dialogue social. L’administration a elle aussi besoin de moyens pour assumer sa charge de travail afin que le reste de la DRAC fonctionne et s’adapte aux changements nécessaires.
Retrouver les moyens de remplir nos missions :
Certains agents se retrouvent contraints d’organiser des dysfonctionnements de service public (absence de réponse au téléphone, délais d’instruction des dossiers dépassés etc.). Ces pratiques génèrent des inégalités de traitement et pèsent sur l’ambiance générale de la DRAC. Les moyens humains manquent ainsi cruellement au sein des services en lien avec l’aménagement du territoire, alors que le nombre de dossier d’urbanisme est à nouveau reparti à la hausse… Certains agents nous confient leur fatigue et craignent d’être concernés par les risques psychosociaux.
Il faut donner aux agents les moyens de remplir leurs missions, ou bien modifier celles-ci, voire les supprimer en assumant l’impact pour le citoyen.
Une administration qui assumerait une politique culturelle clairement exprimée :
Les agents ont besoin d’une politique culturelle clairement exprimée et assumée. Le manque de communication claire sur l’évolution des missions en DRAC déroute le personnel qui ne comprend plus le sens de son travail et qui perçoit mal les suppressions plus ou moins avouées de service aux citoyens (ex : fermeture du service de documentation, fermeture de la bibliothèque du patrimoine). L’impact sur un personnel motivé et engagé pour le service public de la culture génère une démotivation et une frustration croissantes.
Quelle nouvelle administration culturelle sur le territoire régional ?
La décentralisation à l’œuvre depuis quelques décennies, et récemment avec les lois MAPAM et NOTRE, s’accompagne pour les DRAC d’un rapprochement vers les préfectures de région. Les projets de mutualisations locales bourgeonnent et les liens paraissent de plus en plus distendus avec le Ministère. Ici aussi le manque de communication et de politique clairement assumée donne l’impression d’une dérive dissimulée vers l’échelon préfectoral laissant présager un dépeçage de nos missions vers les collectivités territoriales. Ce manque de visibilité trouble une partie des agents du Ministère, attachés à la fonction publique d’État.
Madame la Ministre, laissez-nous vous accompagner dans vos réformes du service public de la culture, mais dans des conditions acceptables !!!
Il nous faut des moyens et des postes en nombre suffisant pour un service public proche des citoyens et de l’ensemble des acteurs du développement culturel.