45 écoles publiques supérieures d’arts plastiques sont sous la tutelle du Ministère de la Culture. Réparties sur tout le pays, elles devraient permettre aux étudiants d’avoir accès à un enseignement supérieur de qualité ET de proximité. Elles participent aussi à la diffusion de la Culture dans les territoires, en témoigne par exemple l’exposition qui s’est tenue à Lyon en janvier 2024, illustrant la continuité maître-élève à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon de Gustave Courbet (mort en 1898) à Fabienne Comte (née en 1963).
Or des décennies d’inertie du Ministère et la volonté de basculer de financements publics à investissements privés ont conduit plusieurs écoles à des manques flagrants de moyens humains et financiers.
Déjà en mars 2023, organisations étudiantes et professorales avaient dénoncé cette situation à travers grèves, occupations, manifestations. La ministre Rima Abdul-Malak avait alors annoncé le versement d’une aide d’urgence de deux millions d’euros.
Cette mesure n’avait pas empêché des annonces de fermetures, comme pour l’école de Valenciennes prévue à la rentrée 2025, ou la suppression d’enseignement, comme à Lyon le master de design graphique.
Le 18 mars 2024, le cabinet de Rachida Dati reçoit l’inter-orga des écoles d’art autour de plusieurs sujets dont « les dotations budgétaires des établissements ». Aucune fermeture d’école n’est évoquée. Et le lendemain, la ministre annonce, devant l’assemblée nationale, « qu’elle envisage de fermer certaines écoles »… quitte à affirmer 4 jours plus tard devant les journalistes que « c’est un risque et non un objectif » !!!
On mesure encore une fois l’absence complète de politique culturelle. Derrière des déclarations incohérentes, la volonté de casser le service public de la Culture ne se cache plus. La ministre n’est là que pour entériner des décisions budgétaires prises à plus haut niveau.
Culture, Éducation nationale, Santé font les frais de dépenses somptuaires exponentielles liées, entre autres, à l’organisation des J. O. Les salaires des dirigeants flambent alors que fonctionnaires, retraités, chômeurs sont pointés comme des « privilégiés ».
Sans réaction populaire unitaire, nul doute que le président de la République et son gouvernement vont utiliser « au mieux » la fin du quinquennat pour accentuer leur politique de destruction du modèle social issu du conseil national de la Résistance et d’extinction des services publics, afin de conforter un libéralisme toujours plus triomphant.