Moins 10 000 jours/homme par rapport à 2012 ! Le SNAC-FSU refuse la baisse des moyens de diagnostics à l’Inrap

Dans le budget 2013 de l’Inrap, qui sera validé au CA du 7/12/12, la part des diagnostics diminue fortement : moins 10 000 jours/homme par rapport à 2012 ! Le Snac-FSU s’oppose à cette baisse, dangereuse pour l’avenir de l’archéologie préventive.

Tous mobilisés dès le 4/12/12 !! En 2013, le SNAC-FSU exige l’arrêt de la politique des ratios et des diagnostics au rabais.
Oui à une archéologie de service public de qualité

Le SNAC-FSU refuse la baisse des moyens de diagnostics à l’Inrap

La commission sur le Livre Blanc de l’archéologie préventive a débuté ses travaux et le Snac-FSU a de nouveau dénoncé les conséquences néfastes du système de concurrence commerciale mis en place en 2003 lors de son audition le 12 novembre. Conséquences parmi lesquelles il faut déplorer la politique a minima des opérations à l’Inrap notamment.

Contrairement à ce qu’explique la direction générale de l’Inrap, le ralentissement actuel de l’activité économique, pas plus que la diminution de perception de la redevance, ne sont donc des arguments recevables pour envisager une baisse mécanique des prescriptions – qui sont des actes scientifiques- et du budget de diagnostic de l’Inrap. Personne ne peut croire que c’est l’activité d’une interrégion entière (1/8e de la France) qui doit être supprimée. Au contraire, l’effort devrait être mis sur la qualité des diagnostics, dont dépend totalement la connaissance archéologique et le montage des fouilles à venir. L’Inrap est le principal intervenant public pour les diagnostics (réalisant en moyenne 83 % d’entre eux), il doit avoir une politique exemplaire en ce domaine.

Or, c’est exactement l’inverse qui se produit. La situation financière critique de l’Inrap a permis à la direction générale de l’Inrap d’imposer une gestion purement comptable à l’institut, depuis ces dernières années. Ces dirigeants ont choisi de mener une politique de « ratios » qui se traduit dans la plupart des régions par une réduction des moyens alloués aux opérations, faisant du « jour-homme-hectare » l’unité de valeur du diagnostic et mettant en place des préconisations dont les conséquences réelles vont au-delà des directives écrites. Le « plan reconquête aménageurs » et le « contrat de performance » sont d’autres déclinaisons de cette politique. Les agents de l’Inrap, mis sous pression par ces injonctions, sont sommés d’effectuer des diagnostics a minima avec des délais de rendu contraints, une réduction des moyens sur le terrain, en post-fouilles, sur les études de spécialistes (a minima, voire absentes)… Cette situation engendre pour les archéologues un véritable malaise et un stress au travail grandissants. C’est la caractérisation correcte des sites qui est en jeu.

La direction de l’Inrap propose actuellement à ses agents de se mettre à la place des aménageurs dans une enquête, il serait bon qu’elle-même se mette à place de ses agents !!

Le Snac-FSU a dénoncé cette politique des ratios sur les diagnostics dès sa mise en place par la direction générale de l’Inrap. Le document ci-dessous est issu d’une des CIRA (Commission Interrégionale de la recherche archéologique qui rassemble des représentants de la communauté scientifique chargés de contrôler la qualité des opérations d’archéologie préventive). Cet avertissement a valeur d’exemple, elle pourrait concerner l’ensemble des acteurs publics mais ce sont les diagnostics de l’Inrap sous le coup des ratios qui sont visés ici. Ce texte est l’amère confirmation officielle des mises en garde répétées du Snac-FSU et des agents vis-à-vis de la direction de l’Inrap.

En 2013, il faut réinjecter des moyens sur ces opérations, maillon indispensable de la chaîne opératoire de l’archéologie préventive.

Tous mobilisés dès le 4/12/12 !! En 2013, le SNAC-FSU exige l’arrêt de la politique des ratios et des diagnostics au rabais.
Oui à une archéologie de service public de qualité

Commission interrégionale de la recherche archéologique (CIRA) du Centre-Nord
 

MOTION
relative au contenu et à la forme d’un certain nombre de rapports de diagnostic,
adoptée lors de sa réunion des 19, 20 et 21 septembre 2011

Au terme de ses premières séances et prenant acte des remarques récurrentes de ses rapporteurs, la CIRA Centre-Nord s’inquiète du contenu et de la forme d’un certain nombre de rapports de diagnostic.

A leur examen, elle observe en effet que trop peu de structures archéologiques ont été testées, alors même que le diagnostic a parfois bénéficié d’un taux d’ouverture significatif. En résulte un constat à minima de la présence ou de l’absence de vestiges, sans caractérisation ni réel argumentaire de datation, ou sans donnée quantitative concernant le mobilier. Dans certains cas, manquent toute mention de l’épaisseur des dépôts et toute analyse de la stratigraphie.

Pour ces dossiers, les conclusions présentent rarement une évaluation de l’intérêt du site ou une mise en perspective des résultats par rapport à l’état des connaissances, comme le prévoit pourtant expressément l’arrêté du 27 septembre 2004, portant définition des normes de contenu et de présentation des rapports d’opérations archéologiques.

Elle constate en outre des imperfections récurrentes, tels des photographies de petite taille ou de médiocre qualité et des plans sans échelle ou à échelle aléatoire, ou encore l’absence de géo référencement. Ces lacunes poseront de réels problèmes d’utilisation de cette documentation si aucune fouille ne succède au diagnostic.

Certains rapports de diagnostic sont trop incomplets pour que la CIRA puisse évaluer avec pertinence l’intérêt archéologique des vestiges rencontrés, apprécier la nécessité d’engager une fouille et se prononcer sur les objectifs scientifiques et la consistance du cahier des charges.

Cette situation conduit à engager des interventions à la stratégie et aux moyens mal évalués, ce qui ne peut qu’affecter gravement l’économie générale de la recherche archéologique.

La CIRA Centre-Nord alerte par conséquent le Ministère de la Culture, les opérateurs et les responsables d’opérations sur cette situation préoccupante.

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