Le 3 en 1 de la direction générale
Sous couvert de sécuriser l’accès au siège de l’Inrap par l’installation d’un tourniquet à l’accueil, l’administration en profite pour ajouter un système de contrôle des heures d’arrivée et de départ des agents, assorti de l’installation d’une application sur les ordinateurs pour le télétravail – une badgeuse à domicile – un projet 3 en 1 !
Convoqués pour un CSA siège extraordinaire le 6 novembre 2024, les représentants du personnel ont découvert un projet déjà ficelé qui leur a été présenté uniquement pour information : aucune concertation préalable, aucun diagnostic, aucune réponse aux questions posées en amont de l’instance, aucune possibilité de modification.
Si on peut comprendre l’intérêt de la sécurité du bâtiment et des personnels, on s’interroge sur ce qui a motivé l’installation d’un système d’enregistrement des horaires d’arrivée et de départ, non seulement sur site mais aussi en télétravail.
Il a été confirmé qu’il ne sera pas utilisé pour comptabiliser le nombre d’heures de travail mais, comme le dit l’administration, pour « objectiver la présence des agents à un instant T ». Dans un climat de suspicion généralisée à l’égard de la fonction publique, c’est comme une façon de prouver au reste du monde que les agents ne dilapident pas l’argent public…
Ce système ne présentera aucun avantage pour les agents
puisque ce n’est pas un dispositif de comptage des heures de travail (pas de comptage des heures supplémentaires = pas de temps de récupération = aucun bénéfice pour l’agent).
Le critère principal de l’évaluation de la qualité du travail devient donc le respect des plages horaires d’arrivée et de départ, la présence plutôt que les missions ! On peut aussi facilement imaginer l’utilisation qui pourrait en être faite en cas de conflit avec l’administration.
Les représentants du personnel ont bien évidemment demandé de ne pas mettre en service ce dispositif de surveillance.
L’administration parle de contrôle, ne soyons pas dupes, c’est encore de la défiance vis-à-vis des agents et un manque de confiance dans la capacité d’encadrement et d’organisation des missions par les supérieurs hiérarchiques. La mise en service de ce dispositif sur site et à domicile est prévue le 2 janvier 2025.
Prochaine étape : le déploiement national du badgeage en télétravail ?!
(Ce dispositif a été annoncé à tous, avant l’instance, par un mail du directeur général délégué le 8 octobre…)