On devrait nous appeler le ministère de la culture et du déménagement, et pas forcément dans cet ordre si l’on considère la manie frénétique qu’ont nos hauts responsables de vouloir nous déplacer. EP, SCN ou DRAC, comme disait l’autre « ils n’en mourraient pas tous mais tous étaient touchés », mais nulle part cette frénésie bougiste n’atteint les sommets que connaît l’administration centrale, et nulle part son absurdité n’est aussi apparente.
Ami-e-s des Bons-Enfants (l’immeuble tout bizarre où depuis janvier 2006 sont regroupées la plupart des directions centrales), la mission CAMUS vient de vous communiquer les futures implantations des directions. Encore une fois, la énième depuis 2010, la majorité des personnels vont déménager. La DGMIC quitte le premier pour rejoindre le troisième étage. La DGPA grimpe aux quatre, cinq et sixième étage. Le SRH passe des quatre et cinquième aux premier et deuxième… Rassurons-nous, le secrétaire général lui ne déménage pas, il reste au huitième, planant au-dessus de la mêlée.
Notre interrogation paraîtra peut-être étrange aux tenants du projet CAMUS, mais posons-la tout de même : A quoi cela sert-il de déménager encore une fois les services ? Quelle en est la raison effective ? Que cela apporte-t-il aux agents ? En quoi le fonctionnement et les conditions de travail s’amélioreront-ils ?
Ce déménagement fait-il partie d’une logique visant la non-appropriation de l’espace de travail par les agents ? Est-il le fruit d’une réflexion d’un cabinet de conseil qui cherche à justifier ses prestations ? Est-ce la traduction de l’importance que donne le secrétariat général aux différents services ?
Et cet aménagement bizarre comprenant les fameux « espaces conviviaux » destinés à « améliorer la synergie des services », tous ces petits bocaux et autres alcôves dans tous les coins, à quoi cela répond-il ? La fluidité et l’informel, c’est bien beau, mais si cela s’opère au détriment des bureaux avec une énième densification, on peut à bon droit se montrer méfiants et poser la question du rapport entre ces fantaisies architecturales et l’organisation du travail, à un moment où nos énarques ne jurent plus que par l’organisation en « mode projet »…
Le SNAC-FSU s’attachera à obtenir des réponses au sujet de cette grande lubie qui, à n’en pas douter, va perturber une nouvelle fois l’activité des personnels de centrale, et donc par ricochet de tous les autres, et coûter cher, vraiment très cher, pour sans doute pas grand-chose.