« Soyez sûrs que nous travaillons en permanence à l’amélioration des choses ».
Voici « la » phrase à la mode, prononcée dans les réunions, martelée par de nombreux chefs de service. Est-ce un vœu pieux ?
Ces bonnes intentions affichées ont apparemment pour seul mérite de concéder qu’il existe des problèmes au sein de notre établissement, notamment des cas avérés (signalement à la médecine de prévention, signalement dans le registre de santé et sécurité) de souffrance au travail.
Dans les faits, nous ne constatons aucun effort d’amélioration des conditions de travail mais plutôt une aggravation du management toxique ainsi qu’une désorganisation générale de plus en plus visible, par exemple au service de la Surveillance Logistique et Bâtiments qui a été totalement « réorganisé » sans le moindre dialogue avec les agents.
Si un effort existe bel et bien, il est clairement axé sur l’incitation à la mutation professionnelle vers d’autres sites pour les moins dociles : vingt-deux départs en moins de trois ans (hors départs à la retraite), c’est beaucoup pour un effectif de trente-huit agents administratifs permanents ! Plusieurs recrutements précaires sur des postes permanents ont fleuri ces dernières semaines, sans que cela ne choque personne dans les hautes sphères.
Le fameux « diviser pour mieux régner » semble incontournable à Paris Malaquais. Promouvoir l’iniquité, favoriser les inégalités de traitement, est une méthode ancienne et efficace pour obtenir la paix sociale, elle est, à l’ENSAPM, un mode de fonctionnement quotidien et parfaitement assumé puisque non caché.
Au sein d’un même service, des agents qui exerçant des fonctions similaires ne sont pas tous traités de la même manière : pour les uns, le quotidien est fait de surveillance scrupuleuse des arrivées, départs, ainsi que de la pause méridienne, mais aussi de la modification arbitraire des horaires et des fiches de poste sous prétexte de valorisation des missions et de « transversalité ».
Pour d’autres, la complaisance et la docilité sont la garantie d’avantages matériels ou l’assurance de la tranquillité et d’une bonne appréciation de la hiérarchie.
Cette méthode de la carotte et du bâton a été maintes fois dénoncée auprès de ceux qui, bien que la déplorant, ne manquent pas de la mettre en place à la première occasion.
Cette gestion engendre la démotivation et la perte du sens missions et pénalise à la fois l’enseignement et la logique de fonctionnement de certains services, qui ne communiquent plus entre eux, devenant alors « fantomatiques » ou totalement surchargés, à l’image du service des études et, encore une fois, du service SLB (Sécurité, Logistiques, Bâtiments).
Les changements de chefs de services sont réguliers et parfois étonnants. Une gestion plus formalisée, accompagnée d’un dialogue social sincère et d’un fonctionnement régulier des instances locales serait la bienvenue, à la condition bien sûr que les mesures proposées s‘appliquent à tous de la même manière.
En attendant…
Presque tous les accès des bâtiments seront bientôt modifiés et permettront l’ouverture avec un badge lié à des serrures électroniques horodatées, ainsi que des alarmes. Dans quel but ? Un traçage accru ?
Quant aux activités syndicales, elles sont tolérées dans la mesure où elles ne contrarient pas les décisions de la direction. Dans le cas contraire, ceux qui oseront avoir un avis divergeant seront ostracisés et se verront appliquer les méthodes décrites plus haut, dans le cadre de rapports hiérarchiques tendus pouvant aller jusqu’à l’insulte. Un incident de ce type, qui a fait l’objet d’un signalement pour violences verbales au mois de décembre, n’est toujours pas résolu.
« Cette situation, c’est vous qui l’avez cherché » a dit un jour en réunion une directrice des affaires générales.
Voilà qui est révélateur d’une certaine ambiance.