Conseil d’administration du CNC – « Requiem for a dream » (2000)

Lors du Conseil d’Administration du CNC qui s’est tenu le 27 mars, votre représentant de la section FSU-Culture a décidé de s’abstenir concernant le renouvellement du marché de maintenance informatique comprenant six applicatifs. Nous en sommes arrivés là parce que les réponses faites à nos questions ont été aussi insuffisantes qu’arrogantes, à la limite de l’irrespect, au point que même la députée a dû défendre la pertinence d’une de nos interrogations, laquelle avait été simplement balayée par les rires hautains de notre administration.

Nous constatons malheureusement que le CNC accepte ce genre de marché, tout comme un toxicomane en manque, qui, pensant régler ses problèmes en augmentant les doses, se ruine, toujours plus dépendant d’un trafiquant qui peut alors se permettre de couper ses sales produits pour s’enrichir en toute impunité.

Un seul candidat a répondu à ce marché de maintenance ; il a triplé ses prix depuis 2023 en indiquant que « les prix du secteur ont augmenté ». Notre administration – qui refuse de recruter au tarif les techniciens informatiques – accepte de recevoir cette ineptie ; mais cela n’a rien d’étonnant puisqu’elle nous a imposé un jour de congé en CSA avec l’argument suivant : « nous le faisons parce que les autres le font. »

Par ailleurs, ce renouvellement de marché a été évalué sans schéma stratégique directeur, en reprenant le même prestataire sans lui demander de bilan. 

Le comble, c’est que ce prestataire retenu est directement responsable de la catastrophe industrielle que les agents du CNC subissent au quotidien puisque c’est lui qui a conçu les fondements pourris du code initial de MesAides. 

L’administration en vient pourtant à justifier ce chantage honteux d’un prestataire qui a de facto l’exclusivité et peut ainsi fixer ses conditions. Mais ne s’intéresser qu’au degré de tolérance d’un problème c’est l’aggraver.

Actuellement, les prestataires externes ont accès à l’intégralité de nos données, ils connaissent leurs structures, et la quasi-totalité de nos outils de bureautique sont sous licence étrangère.

A l’heure où l’administration du CNC organise des tables rondes sur les destructions prochaines de l’IA, et qu’elle commence à sentir les menaces d’un gouvernement américain sans foi ni loi sur notre modèle culturel, nous ne voyons pas comment nous pourrions seulement réagir avec un tel niveau d’assujettissement sur nos propres outils.

Nous répétons que la seule voie pour une solution crédible au CNC se trouve dans le respect et la valorisation du travail des agents du CNC chefs de projet informatique, ainsi que le renfort de nos propres effectifs afin que la conception, la maintenance, l’évolution et l’innovation de nos outils informatiques réalisent et actualisent notre souveraineté numérique.  

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