Aujourd’hui, dans le cadre d’un arrêt maladie, les agents de la Fonction publique perdent un jour de carence et ont droit à une prise en charge à 100 % sur les autres jours prescrits. L’année prochaine, si le budget est voté, les agents perdront 3 jours avec une prise en charge à 90 % seulement sur les autres jours d’arrêt maladie si le décret est confirmé.
Si vous êtes en arrêt maladie pendant 4 jours et que par exemple vous gagnez 1800 euros, vous perdrez environ 180 euros automatiquement, plus 10 euros par jour supplémentaires prescrits pour guérir : soit ici au total environ 190 euros. Plus vous gagnez, plus vous perdrez.
Ces mesures ne feront pas diminuer les dépenses publiques : nous entrons dans un cercle infernal où les agents tomberont malade, se contraindront à venir malgré tout et risqueront de contaminer leurs collègues ; ou bien ils demanderont des jours de congés selon leurs affinités avec leurs hiérarchies, et perdront des jours de repos, donc fragiliseront toujours plus leur santé sur le long terme. Le résultat sera toujours plus coûteux pour le Service public à tous les niveaux.
Mais c’est la mécanique destructrice de ce gouvernement qui privatise tous les domaines en offrant avec frénésie de nouveaux marchés – notamment en faveur des mutuelles rapaces et avides qui augmenteront sans frein leurs tarifs. Comme lors de l’épidémie de Covid, ces « décideurs » continuent de dépouiller la population en la mettant toujours plus en danger et précarité.
En dehors de ce proxénétisme du marché, rien ne justifie ces mesures selon les critères d’efficacité de la Fonction publique dont les agents ont un niveau d’activité similaire au secteur privé. Le rapport de la Fonction publique publié dernièrement le démontre, en dépit des mensonges proférés ces jours-ci par les apôtres de la « pensée complexe », en particulier ceux du locataire du « Ministère de la fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique ». Les termes employés par ce dernier témoignent de son mépris revendiqué pour toute réalité vécue au travail : être malade signifie « absentéisme » ; être viré et privé de son emploi devient de « l’inactivité ».
Avec cela, ce ministre déclare publiquement sa flamme à Elon Musk, lui proposant même des échanges d’expérience pour « envoyer des ondes de choc » contre le Service public, et inaugurer « l’enfer productif » ; le pire c’est qu’il considère ensuite son « tweet » irresponsable et courtisan comme « banal ».
Ne serait-il d’ailleurs pas temps pour le CNC de s’interroger sur la pertinence et la légitimité de l’utilisation du compte « Twitter (X) » ?
La section CNC du SNAC-FSU
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