A partir d’un certain seuil de dépense, les marchés les plus coûteux doivent être votés en Conseil d’administration, c’est-à-dire être autorisés par les tutelles du CNC. Les grands projets informatiques sont concernés par cette procédure et nous avons toujours dénoncé la dérive choisie par l’administration du CNC qui refuse d’internaliser les compétences en payant des salaires d’informaticiens aux agents du SOSI, alors même que les directives des tutelles l’imposent (cf. note du 15 décembre 2021).
Les résultats inéluctables de cette politique sont une explosion des coûts et une mise sous dépendance générale du CNC auprès des prestataires. Pour ensuite rentabiliser les marchés et en profiter au maximum, les prestataires font en sorte que les applications ne fonctionnent pas ou soient continuellement reformatées ; les prix des prestations augmentent et leurs qualités diminuent.
Ainsi, le rapport de la Cour des comptes a constaté qu’en 2022 le progiciel Garance a coûté pratiquement 2 millions d’euros (cf. tableau n°24) et MesAides 13,34 millions entre 2011 et 2021 avec une perspective de 28 millions au total en 2026 :

https://www.ccomptes.fr/fr/publications/le-centre-national-du-cinema-et-de-limage-animee
Avec ces coûts exorbitants, force est de constater que ces applications ne sont pas conformes et adaptées à la réalité du travail. Le nombre excessif d’anomalies ne fait qu’accroitre la pénibilité des missions des agents que ce soit dans les fonctions support ou dans les directions métiers.
Les agents du CNC sont épuisés, ils ont l’impression de ne pas pouvoir faire leur travail correctement et se sentent parfois démunis face à la colère des professionnels et des usagers.
Les élus de la FSU-Culture se battront pour que le Conseil d’administration et ses membres arrêtent ces dépenses injustifiables et imposent au CNC une politique de souveraineté numérique en recrutant des renforts supplémentaires conformément aux directives ministérielles pour que nos outils fonctionnent sur le long terme.
