CNC: La flèche brisée

Cher.es collègues,

Vous l’aurez compris, à la faveur du communiqué SAMUP d’hier, fidèle à l’exposé de l’administration, le lundi 11 mai ne sonnera pas le retour de tous les agents au CNC.

Plusieurs questions restent sans réponse à ce jour qui conditionnent notre retour dans notre environnement habituel de travail :

La reprise progressive de la vie scolaire avec un rythme qui ne sera vraisemblablement pas quotidien, nécessitant un parent à la maison certains jours,
L’absence d’un nombre suffisant de masques et de gants jetables pour équiper les agents sur site, même si une commande de masques est en cours avec tous les aléas liés à cette marchandise ultra convoitée,
Les agents identifiés comme souffrant de pathologies les classant dans les personnes à risques et les femmes enceintes continueraient à travailler à distance,
La configuration des bureaux partagés à Raspail qui amènera à limiter le nombre d’agents présents sur site en même temps,
Le nombre limité d’agents admissibles en même temps au restaurant d’entreprise pendant un service impliquant une organisation ad hoc,
La remise en route à 100% des transports en commun,

Le travail à distance a donc encore de beaux jours devant lui, même s’il sera susceptible d’être alterné avec des jours de présence sur site.

Nous demandons que d’ores et déjà une réduction des journées de travail sur site soit envisagée, sans génération de débit, comme lors des grèves du mois de décembre. Cette facilité permettra aux agents de s’organiser au mieux dans leurs déplacements et assurera une égalité de traitement avec les agents en TAD qui sont au forfait.

L’administration entend maintenir l’organisation des commissions à distance pour limiter les allées et venues sur site, ce qui est en soi une sage décision, même si les secrétaires de commission n’ont pas la tâche facilitée par ce mode d’organisation.

Au-delà de notre établissement, la question se pose des tests généralisés, car il paraît évident que la meilleure prévention reste l’assurance de reprendre le travail après avoir été dépisté. La question des porteurs sains qui présentent en effet un risque de contamination non négligeable doit être prise en compte.

Nous demandons donc la réunion d’un CHSCT, en mode conférence téléphonique, avant le 11 mai, pour organiser la reprise du travail dans les meilleures conditions de sécurité, même avec un effectif limité.

Un protocole de reprise de l’activité doit être discuté collectivement en instance avec le médecin de prévention. La reprise du travail sur site doit s’accompagner du maximum de garanties pour tous les agents de Bois d’Arcy et de Paris.

Il serait absurde, pour chacun d’entre nous, d’avoir consacré plusieurs semaines à demeurer confinés pour s’exposer à une contamination parce que toutes les précautions possibles n’auront pas été anticipées et appliquées avec le plus grand sérieux selon les préconisations validées en CHSCT.

Nous n’avons à ce jour reçu aucune réponse à notre courrier adressé en date du 1er avril, à notre président Dominique Boutonnat. Toutefois, suite à nos relances, nous avons obtenu quelques réponses indirectes lors de nos réunions hebdomadaires avec l’administration :

Suite à notre insistance, une commande de 50 ordinateurs portables a été effectuée. Le délai de livraison est de 12 semaines environ. 66 agents travaillent à distance sur leur matériel personnel avec des limitations en termes de logiciels disponibles et avec parfois des performances très pénalisantes,
Nous n’avons toujours pas obtenu la communication du PCA (plan de continuation de l’activité),
Des agents se posent encore des questions sur leur situation administrative ainsi que leurs congés posés sur la période de confinement et leur annulation alors qu’ils sont en position de TAD.

Un dialogue social de qualité ne peut se satisfaire que de bonnes intentions. Nous attendons que les questions d’intérêt général posées par les représentants que vous avez élus reçoivent des réponses.

Pour conclure, nous vous soumettons un court extrait d’un excellent article paru sur Médiapart le 11/04/2020 sous le titre « Ce que le confinement nous apprend de l’économie » par Romaric Godin :

« Et là encore, l’époque est bavarde. Ces gens qui pensent que seul le marché produit de la valeur se retrouvent, eux-mêmes, à pouvoir manger à leur faim dans une ville propre, alors même que le marché ne fonctionne plus de façon autonome. Ils ne le peuvent que grâce au travail quotidien de salariés, des éboueurs aux caissières, des chauffeurs de bus aux soignants, des livreurs aux routiers qui, tout en s’exposant au virus, exposent au grand jour la preuve de l’écart béant entre la valorisation par le marché de leur travail abstrait et la valeur sociale de leur labeur concret. La valeur produite par le marché qui donne à un consultant un poids monétaire dix fois supérieur à celui d’une caissière ou d’un éboueur apparaît alors pour ce qu’elle est : une abstraction vide de sens. Ou plutôt une abstraction destinée à servir ce pourquoi elle est créée : le profit »

Nous vous espérons tous en bonne santé !

La section SNAC-FSU