Mon mandat de secrétaire du CHSCT a pris fin le 26 mars. J’avoue que je ne pars pas serein alors que notre établissement est confronté à des enjeux majeurs : budgétaires, organisationnels, informatiques et de ressources humaines, dans un contexte difficile avec un président, de plus, particulièrement fragilisé.
Il serait légitime de penser que l’environnement professionnel spécifique du CNC est protecteur et facteur d’épanouissement au travail. Toutefois, le CNC est traversé par un phénomène qui prend de l’ampleur : l’instauration depuis plusieurs années d’une forme de management maltraitant couplé à une volonté d’affaiblissement des instances de dialogue social.
L’existence de risques psycho-sociaux (RPS), le plus souvent liés à l’organisation du travail, à l’outil informatique qui complexifie et densifie les tâches au lieu de les faciliter, à certaines dérives managériales, couvertes ou même quelquefois encouragées par absence de réponse appropriée, interrogent sur la direction que choisit de prendre notre établissement.
Le refus de certains constats est particulièrement préoccupant. Le déni de réalité est un cancer qui ronge l’institution et déconsidère durablement l’encadrement supérieur. Rendre responsable le collectif de travail d’une situation dégradée alors que le comportement toxique d’un ou d’une responsable hiérarchique vise essentiellement à évincer les agents les plus expérimentés et les plus âgés, révèle une stratégie non seulement honteuse mais dangereuse et de court terme.
Au fil des témoignages recueillis, les agents attendent en premier lieu le départ de quelques cadres qui ont fait leurs preuves dans leur approche toxique du management et qui compte-tenu de leur position influent durablement sur l’organisation et l’ambiance de travail, de manière négative.
Traiter de manière humaine et respectueuse les agents, constitue pourtant un fondamental dans l’exercice du pouvoir hiérarchique, de même qu’être écouté, reconnu dans son travail et dans ses efforts. La possibilité de s’exprimer, de donner son avis et d’être écouté est un facteur important qui participe à maintenir l’intérêt et la motivation dans le travail et au-delà, à préserver la santé des salariés.
Donner du sens plus que des objectifs, passer du quantifiable au qualifiable, mettre en débat les dysfonctionnements, constituent des approches incontournables pour tendre vers un management éclairé qui rejaillit immanquablement sur l’organisation et la qualité de vie au travail.
La culture de la prévention indispensable en ce qui concerne notamment les RPS, inclut la reconnaissance des erreurs de management, voire la présence de maltraitance managériale et plus rarement de certaines formes de harcèlement moral.
L’article 23 de la loi du 13 juillet 1983 précise : « Des conditions d’hygiène et de sécurité de nature à préserver leur santé et leur intégrité physique sont assurées aux fonctionnaires durant leur travail ».
La directive du 12 juin 1989 énonce : « L’employeur est obligé d’assurer la sécurité et la santé des travailleurs dans tous les aspects liés au travail ».
Il s’agit d’une obligation de résultat et non d’une simple obligation de moyens.
Le CNC doit répondre de faits présumés de harcèlement moral devant la justice. Nous attendons avec intérêt le verdict alors que notre établissement tente de s’acheter une respectabilité en briguant le double label égalité diversité.
NB : Ces deux labels « Égalité » et « Diversité » valorisent l’engagement des structures dans la prévention des discriminations, le respect de l’égalité des chances et la promotion de la diversité dans la gestion des ressources humaines et l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.