Le 11 octobre 2016, la direction de la DRAC a invité les agents en séance plénière pour présenter son projet de plan d’action pour la prévention des risques psychosociaux en DRAC Centre, site Manufacture et sites extérieurs. Le meeting n’a pas rassemblé les foules, environ 40 agents sur 115, dont le SRA venu au quasi-complet : d’où cette information à votre usage à tous.
Un été perturbé
Cette réunion fait suite à un été agité sur le front de la « souffrance au travail », durant lequel les représentants syndicaux ont été sollicités par un certain nombre d’agents venus leur faire part de leurs difficultés, souffrances, situations conflictuelles, ou simplement témoigner de scènes ou de propos dont ils
ont été témoins.
Sans faire ici l’exégèse des situations, les souffrances dont les divers témoignages rendent compte émanent de tous les échelons de notre (petit) univers si hiérarchique : ce ne sont pas seulement les « exécutants » qui sont à la peine, mais aussi la hiérarchie intermédiaire ou supérieure. Une constante semble se dégager :
problèmes de cohérence dans l’organisation, définition insuffisante des responsabilités et de la marge de manoeuvre et d’autonomie (et de confiance) qui vont avec, problèmes d’ingérence, de communication, de clarté (absence de compte-rendus des réunions de direction, de relevés de décisions, etc.), luttes de pouvoir.
On note aussi de façon récurrente ce qu’on appellera ici un problème d’éthique : on n’est pas tenu d’aimer son chef ou son subordonné, mais on lui doit le respect, ce qui devrait conduire, par exemple, à bannir toute pratique du dénigrement ou de mise à l’écart.
Ces témoignages ont été suffisamment nombreux et l’état des personnes assez alarmant pour que le snac-fsu, avec l’accord des autres OS, prenne contact avec l’inspecteur Hygiène et Sécurité. A l’issue de quoi et après une première rencontre avec la Direction, les OS ont demandé que la question de la souffrance au travail soit
à l’ordre du jour du prochain CHS et qu’une réunion préparatoire à ce CHS soit organisée entre la Direction et les représentants du personnel. Cette réunion a eu lieu le 6 octobre 2016.
Le document de prévention RPS
On se souvient de l’étude de prévention des risques psycho-sociaux, conduite par le cabinet AD Conseils dont les résultats avaient été communiqués par la Direction, et qui devait aider à l’établissement d’un plan de « prévention » des risques (à finaliser en décembre 2015…). Au début de l’été, le secrétariat général de la DRAC a fait part aux OS du peu de succès qu’avait eu l’appel aux volontaires pour la constitution de groupes de travail. Pourtant, les agents s’étaient plutôt bien impliqués dans l’enquête préliminaire. Alors, pourquoi cette désaffection ? Pour la Direction, elle traduirait le fait qu’il n’y a pas de problème en DRAC Centre. Pour les OS, cela montre plutôt que les agents ne croient plus en l’efficacité de la démarche, qui leur paraît d’autant plus pipée que les situations de souffrance persistent, voire s’aggravent, sans que rien soit fait pour y remédier. Directement interrogé par le secrétariat général sur le moyen de relancer les groupes de travail, puis par la Direction sur la suite de la démarche de « prévention », le snac-fsu a indiqué que les agents n’avaient plus confiance et considéraient assez majoritairement que le bureau d’étude s’était disqualifié, estimant, à tort ou à raison, qu’il avait manqué d’indépendance vis-à-vis de la Direction. Le snac-fsu a suggéré à la Direction d’aller défendre son projet directement devant les agents, d’en débattre avec eux et de
tenter de les convaincre. D’où la réunion du 11 octobre.
La réunion préparatoire du 6 octobre 2016
Durant cette rencontre, la Direction a principalement évoqué les grandes lignes de ce qu’elle comptait exposer le 11 octobre. Les OS ont expliqué qu’aucune démarche de prévention ne serait crédible tant qu’on ne viendrait pas en aide aux agents actuellement en situation de souffrance. Que la Direction devait d’abord s’attaquer aux dysfonctionnements conduisant à ces situations, qu’ils soient structurels, fonctionnels ou comportementaux. Quitte à balayer devant sa porte.
La réunion du 11 octobre 2016
Comme annoncé le 6 octobre aux OS, la Directrice a exposé la méthodologie de travail proposée pour la construction du plan de prévention. De cet exposé, on retiendra :
– elle semble considérer que la cause principale de souffrance viendrait d’un défaut de formation des agents à l’exécution de ce qui leur est confié (ce qui n’est pas du tout ressorti des entretiens que les syndicats ont pu avoir avec leurs collègues dans le malheur) ;
– un ciblage sur le service RH comme si ce dernier, à défaut d’être responsable du malheur du monde, l’était d’être impuissant à le réduire.
– un ciblage sur les organisations syndicales qui ne rempliraient par leur tâche, allant jusqu’à proposer qu’un groupe de travail établisse des « process » articulant leur action avec celle de la RH ou de la Direction!!!
Sur la suggestion de l’inspecteur Hygiène et Sécurité, elle va proposer au CHS qu’une enquête soit conduite par un cabinet indépendant, qui permettrait de répondre rapidement aux difficultés présentes.
Les représentants du personnel se prononceront sur la question lors du prochain CHSCT (2 ou 7 novembre ?), mais ont déjà fait savoir qu’en telle hypothèse, il ne pourrait s’agir du prestataire de l’étude de diagnostic.
Quant à la définition des groupes de travail, les syndicats demandent bien sûr que l’idée saugrenue du groupe « process » syndicat soit abandonnée. Nous ne sommes pas dans la cogestion !
En revanche, ce qui a trait à la cohérence de l’organisation, dans son ensemble, apparaît prioritaire (ainsi, nous sommes depuis trop longtemps dans l’attente d’un organigramme fonctionnel de la DRAC).
Mais que font les syndicats ?
Et bien, ils vous reçoivent, vous écoutent, recueillent vos témoignages dont ils ont absolument besoin pour dénouer tout ça.
Dans l’urgence de cet été, nous avons conseillé aux agents en souffrance de prendre rendez-vous avec la médecine de prévention : comme il n’y en a plus sur place, de contacter le service parisien.
Les syndicats ne sont pas un rouage de l’administration : ils n’existent que par vous, par votre capacité à agir à réagir, à proposer. Ils sont un cadre de lutte potentiel, pour autant que vous le décidiez. Ils n’engageront pas de combats à votre place, mais peuvent vous aider à les gagner.
S’agissant du plan de prévention, vos représentants sont d’avis qu’il faut s’emparer de ce document et investir les groupes de travail : mais ceci ne se décrétant pas, nous vous invitons à en débattre, ainsi que de toutes les questions évoquées dans ce compte rendu, dans une réunion d’information syndicale que nous organiserons
prochainement à Orléans, dans les locaux de la DRAC.
En attendant, on est là, disponibles.