Risques psychosociaux à la BPI : chronique d’une crise annoncée

Dans le cadre du déménagement de la Bpi durant les travaux du Centre Pompidou, une enquête sur les risques psychosociaux (RPS) a été demandée par le SNASUB FSU avec le soutien total de la CGT Culture et du SNAC FSU Culture, afin d’évaluer les risques et répercussions que pouvait générer le déménagement sur le personnel de la Bpi. Cette enquête a été réalisée fin avril, début mai 2024, par le cabinet Physiofirm. 

Les conclusions du rapport de Physiofirm sur la situation du personnel de la Bpi sont pires que toutes les prévisions attendues, notamment le fait que les risques psychosociaux soient déjà une menace généralisée au quotidien, avant même d’envisager les problématiques liées au déménagement, qui viennent se rajouter. (Voir document joint conclusion du rapport)

 Dans ses conclusions Physiofirm indique :

«  La politique de prévention au sein de l’établissement est marquée par :

  •      5 années de retard dans la mise à jour du Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP),
  •     l’absence de Médecin de prévention depuis 9 mois (désormais 12 mois),
  •     des alertes de ce dernier et des assistants de prévention concernant l’exposition déjà actuelle des agents de la Bpi à des situations de tensions et de stress au travail. 

 Toujours suivant Physiofirm : « La conduite du changement mise en œuvre dans le cadre de ce projet (de déménagement) a été, selon nous, mise en œuvre tardivement, notamment au travers de la formalisation début 2024 d’un plan d’accompagnement des agents dans le cadre du relogement de la Bpi, alors même que les divers chantiers internes avaient déjà commencé à être menés, en particulier le chantier de « désélection » des collections qui a cristallisé de nombreuses tensions parmi les équipes »

La direction de la Bpi et le Ministère de la Culture ne peuvent cependant être surpris de la situation puisque les représentants syndicaux du SNAC FSU les ont alerté dès octobre 2023 des tensions et du mal-être du personnel. Face aux critiques faites par les syndicats SNAC FSU et CGT Culture à la direction de la Bpi, le Ministère avait d’ailleurs répondu et défendu l’action de cette même direction, lors du Comité Social Administratif du 28 décembre 2023, qui concernait justement la question « désherbage/déselection » déjà en cours à la Bpi. 

Nous avons alors répondu point par point aux arguments avancés par le Ministère de la Culture et la Bpi en décrivant le fonctionnement réel, les problèmes, le mal-être du personnel et ses inquiétudes. (Voir en document joint les arguments du ministère de la Culture et la réponse point par point du SNAC).

 Le ministère n’a ensuite plus jamais répondu à nos sollicitations nous renvoyant à chaque fois vers la direction de la Bpi. Car pour le Ministère il n’y avait pas de problème, tout se passait très bien. C’est le syndicat SNAC et les autres syndicats qui exagéraient. 

 Depuis l’enquête du cabinet Physiofirm a été réalisée, révélant que la situation est même pire que ce qu’annonçaient les syndicats. 

 Désormais la direction a l’obligation de présenter à l’ensemble des agents de la Bpi le rapport de l’enquête Physiofirm sur les risques psychosociaux, d’en présenter les conclusions et d’informer le personnel sur les suites de l’enquête. Elle a le devoir de présenter un plan d’action et de prendre rapidement les mesures pour résorber l’ensemble des risques psychosociaux. 

Le Ministère de la culture doit assumer son rôle de tutelle, se saisir de cette enquête et accompagner la direction de la Bpi dans la résorption des risques psychosociaux et repenser l’organisation du travail et la manière de diriger l’établissement. 

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