Une étude récente expose que les lieux culturels représentent un risque de contagion au coronavirus très largement inférieur à celui d’autres lieux publics.
L’étude menée par l’Institut Hermann-Rietschel à Berlin, parue le 10 février 2021, démontre que les musées, théâtres et salles de cinéma représentent un risque de contagion au coronavirus très largement inférieur à celui d’autres lieux publics, deux fois moins que dans les supermarchés et jusqu’à six fois moins que dans les écoles.
Et pourtant les musées sont fermés.
En Italie, en Espagne ou en Pologne, les musées sont ouverts, pas en France.
En France les bibliothèques sont ouvertes, pas les musées ni les théâtres, allez comprendre.
En France les musées sont fermés, pas les galeries d’art qui voient un afflux de visiteurs… et d’acheteurs.
Il est vrai qu’au printemps 2020, les librairies étaient fermées alors que les caves à vin ou les magasins de chouquettes étaient ouverts.
Au royaume de l’absurde et du pognon triomphant, la culture n’est clairement pas une priorité.
Le SNAC-FSU dénonce le choix gouvernemental de fermer indistinctement,
et surtout de laisser fermés, tous les lieux culturels sans faire la moindre différence entre le Louvre et les théâtres, ou les cinémas, ou les musées plus petits.
Au Louvre, les agents ont eu raison de lancer un droit de retrait au tout début de la crise sanitaire, alors même que le ministère n’avait absolument pas pris la mesure de la gravité de la crise. Le SNAC-FSU avait été moteur dans ce mouvement et il n’est pas question de réouvrir sans garantir la sécurité des agents et des visiteurs.
Mais seuls une trentaine de lieux culturels accueillent en moyenne plus de mille visiteurs par jour.
Pour tous les autres une réouverture rapide pourrait être envisagée.
Mais non, Roselyne Bachelot assume sans faillir son rôle de ministre de la culture non essentielle et tant pis pour l’ensemble des Français qui ont envie et besoin de culture, tant pis pour les professionnels et les acteurs de la culture, tant pis pour les intermittents et les les précaires de la culture.
Il faut réouvrir mais pas n’importe comment :
Lieu par lieu, type d’établissement par type d’établissement, il faut mettre en œuvre les conditions permettant d’ouvrir au public dans de bonnes conditions.
Il faut travailler à l’ouverture rapide des monuments historiques, des musées, des théâtres et des cinémas, et de tous les autres établissements culturels.
Le SNAC-FSU insiste sur la nécessité de travailler avec les agents, avec leurs représentants dans les CHSCT, afin de mettre en œuvre les protocoles permettant les réouvertures en protégeant les personnels et le public. Les réouvertures ne doivent pas être décidées d’en haut, en fonction de la logique et des intérêts des seules équipes de direction.
Les CHSCT qui ont été condamnés par Macron existent encore, ce sont eux qui doivent donner le feu vert.
Il y a dans tous les établissements une compréhension fine des risques et des moyens d’y faire face, une parfaite connaissance des bâtiments, des publics, et désormais une expertise précieuse de l’application des gestes barrières et des consignes sanitaires.
Les acteurs de la culture sont dans leur très grande majorité pour cette réouverture, ils sont la solution.
Ce plan de réouverture sera un échec si on laisse seuls « ces technos qui nous gouvernent », les mêmes qui ont mis en œuvre depuis des années la destruction de l’hôpital et de la recherche, ces gens qui pensent que parce que les chasses-neige ne servent que trois mois dans l’année, il faut en supprimer les trois quarts.
De grâce, qu’ils se départissent de cette attitude butée qui aboutit à la mise en danger de l’ensemble de la sphère culturelle et à une asphyxie culturelle généralisée.