Loi de liberté et d’apaisement, la loi de 1905, aboutissement d’un long processus, rendait enfin pleinement égaux en droit toutes et tous les habitante·s du pays quelles que soient leurs options spirituelles, idéologiques ou religieuses.
La FSU rappelle son attachement sans faille à l’esprit et à la lettre de la loi de 1905 en ce qu’elle assure la liberté de conscience, garantit la liberté de culte, impose que la République n’en reconnaît ni n’en soutient aucun d’aucune manière.
Elle garantit ainsi à l’encontre du prosélytisme religieux la liberté absolue d’être sans religion.
La FSU combat toutes les instrumentalisations de ce principe émancipateur par des courants politiques et des réactionnaires de toutes obédiences.
La laïcité est un élément majeur de notre lien politique et social. Elle participe à la constitution d’une sphère publique, espace de débats, de confrontation des projets et des choix, fondée sur la raison et l’esprit critique.
Ainsi, ce n’est pas le cadre – la neutralité de l’État et la liberté des citoyens – qui pose problème, mais les instrumentalisations opérées tant par l’exécutif que par certaines forces politiques. Autrefois cantonnés à l’extrême-droite, c’est aujourd’hui une large part du spectre politique qui, sous prétexte de laïcité, joue la surenchère, un jour contre le voile porté par des sportives ou des mamans d’élève en sortie scolaire, le lendemain avec une proposition de visant à interdire aux mineures de porter le voile dans l’espace public.
À travers la loi du 24 août 2021 « confortant le respect des principes de la République », le pouvoir macroniste a choisi une position de fermeté qui a pour premier résultat de réduire les libertés (notamment d’association) et de durcir les contrôles via les instruments à visée répressive que sont le Contrat d’Engagement Républicain et les Cellules départementales de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire (CLIR).
La FSU Culture alerte contre les multiples risques de dérives que comporte un tel système en une période où l’exécutif, non content de relayer la bataille sémantique de l’extrême-droite (le terme « islamo-gauchiste » brandi sans nuances par des membres du gouvernement), s’illustre par le fiasco du Fonds Marianne.
Syndicat du ministère de la Culture, nous luttons contre toute instrumentalisation de la loi de 1905 visant à une stigmatisation des individus fondée sur les opinions religieuses tout comme nous luttons contre les logiques d’affirmation religieuse d’opérateurs communautaires, et cela quelle que soit la religion considérée.
Face aux dangers de ces instrumentalisations, la FSU Culture célèbre cet anniversaire et rappelle que la loi de 1905, et la laïcité institutionnelle, sont des points d’appui nécessaires pour faire face à la xénophobie et aux différentes formes de discriminations.